Ecrit de Francis COMBES (Grand Cellier)
Notre ami Louis Bernard est décédé le 15 octobre 2025 à 18h10 à l'âge de 92 ans
des suites d’une pneumopathie et fibrose des poumons.
La cérémonie religieuse aura lieu le mardi 21 octobre 2025 à 10h00 en l’église de
Saint-Pierre-aux-liens, 18 Rue Maurice Noguès, 13730 Saint-Victoret.
L'inhumation aura lieu le mercredi 22 octobre 2025 à 10h30, au cimetière du
hameau de Benevise, 26410 via CHÂTILLON-EN-DIOIS.
Photo prise à l’occasion de ses 60 ans de mariage, en 2019
Louis est né le 11 mars 1933 à Treschenu (Drôme), dans une famille de 4 enfants.
Jusqu’en 1945 il va à l’école et travaille à la ferme familiale principalement pour les
foins, et la lavande.
La ferme est située dans le hameau de BENEVISE en limite du Vercors.
L’institutrice de ce village isolé avait décelé chez Louis une grande facilité pour
l’école. Elle insiste auprès des parents de Louis afin qu’il aille à la ville poursuivre des
études, au-delà du certificat d’études. La gare la plus proche étant à 20 km du
hameau c’est à pied qu’il fera les trajets pour les trois grandes vacances.
À 12 ans il passe l’examen d’entrée sur Grenoble à Vaucanson programme ENP ou il
restera 5 années, jusqu’en 1951, et obtiendra son CAP, le BE et enfin le BEI
confirmant la connaissance des matières théoriques de math, méca, élec, compta, la
maîtrise du dessin industriel, et de pratique ajustage, tournage, fraisage, forgeage, et
outilleur.
Il a ensuite suivi, à Grenoble, une formation préparant à l’entrée à l’école d’ingénieur
Arts et Métiers,
Le 22/10/1951 Il rentre à la SNCASE comme ajusteur. Jusqu'à fin 1952 il travaille sur
Vampire, Aquilon, Mistral, F84, puis sur Sikorsky S 65 au L.
De janvier 1953 à mars 1954, puis de mai 1956 à décembre 1963, il est affecté au
bureau d’études outillage fabrication. Il travaille sur Fouga 170, puis à son retour du
service militaire il participe aux programmes SE 810, Caravelle pointe avant aux
Jumeaux, SE 5000 Baroudeur sur chariot, SE 116-117, Voltigeur, début de la chaîne
de fabrication Alouette, et travaux sur tronçons de Concorde.
D’avril 1954 à avril 1956 il est à l’armée de l’air en Allemagne. Louis est nommé
sergent dans la sécurité aérienne. Il obtient la ceinture marron en judo et pratique le
ski au Feldberg.
En 1962, outre le premier vol du Super Frelon, c’est le transfert du BE hélico à
Marignane, Louis y est intégré en tant que dessinateur projeteur.
Mais en janvier 1966, changement de registre, Louis est affecté au BE Hélico
maintenance (dont il deviendra le spécialiste incontesté pendant des décennies),
A ses débuts il s’occupe du S 58 Sikorsky Hss, du Super Frelon, et de la Gazelle.
En 1967, avec MM GRANDCOING et GRUNFELDER, il travaille en coopération
Franco-Britanniques sur Gazelle. Il fait une présentation, avec M. PAMBOUKIAN,
sur le bateau frégate ENGADINE au départ de Portsmouth : exercice de repliage de
pales, manutention sur plateforme avec roues de maintenance puis retour en hélico
(vol en rasant les vagues).
Suivront de nombreuses missions (les extraits ci-après illustrent assez bien la variété
des sujets traités par Louis sur l’ensemble des appareils de la gamme):
- Puma : YEOVIL pour repliage de pales
-Dauphin 365: Présentation en Irlande (à CORK) repliage de pales en mer.
-Ecureuil l355: Visite d’un petit bateau au Portugal pour étudier la possibilité
d’atterrissage de l'Écureuil sur ce type de navire.
-Dauphin Coast Guard : avec Etienne HERRENSCHMIDT, présentation hélico sur
frégate au départ de Saint Nazaire pour deux journées en mer avec les Coast
Guards US, essai appontage, harpon, repliages pales, et manutention sur pont.
- En janvier 1991, déplacement avec MM TURCAT et JULLIAN-GAUFFRES pour la
marine Chilienne: interface Helico bateau FLIPPER 332 et 365. Visite des frégates
et relevé des plateformes, des hangars pour recevoir les hélicos.
Louis sera victime dans la rue de Santiago d’une agression à l’arme blanche pour lui
dérober son argent.
-Déplacement à Dallas dans le cadre du contrat Coast Guard avec MM ROSTAING,
HANCART et BEZIAC afin d’expliquer aux Coast Guard la maintenance du Dauphin.
-Puma: Déplacement au Japon (Sony) avec M. TEMIME de la promotion des ventes,
et un représentant du chantier naval de RUEL; Présentation à la Marine Japonaise
du Puma, maintenance repliage pales, appontage sur bateau, manutention avec le
SAMAHE
Le SAMAHE est un dispositif de manutention sur plateforme, dispositif inventé et
breveté (19/10/83) par Louis, et acheté par le Japon.
Louis a également travaillé sur le Tigre et le NH90.
Il prend sa retraite en 1993, après 41 ans et 6 mois dans la société, il était 3B.
Jusqu’en 1998 il reprend une activité en informatisant le cabinet d’assurances de son
épouse, dont il assure l’ensemble de la comptabilité.
Par ailleurs il a été conseillé municipal, il a été adjoint à l’urbanisme de la commune
de Treschenu-Creyers (Drôme) pendant 18 ans (1989/2007).
Pour ses amis, sa famille et la commune de Treschenu, il a réalisé les plans de 23
maisons ou villa et de 6 locaux commerciaux. Modification ou création de route, de
pistes forestières, création de plusieurs parkings dans les hameaux, de local à
poubelles, de réservoirs d’eau, de lavoir, de cimetières.
Extraits du témoignage (qui illustre bien Louis, tel que nous le connaissions) d’André
Favier, Maire honoraire de Treschenu-Creyers (et beau-frère de Louis):
“….J’ai pendant tout ce temps apprécié, l’homme intègre et droit dans ses bottes qui
nous a beaucoup apporté dans diverses fonctions…..
Ton exigence à la perfection, ta méthodologie et ton sens d’observation, m’a rendu
de grands services dont notre communauté a profité.
….Ta bienveillance, ta bonne humeur n’a jamais eu de mal à calmer ton caractère
bien trempé ! …..”
Le 24/08/1958 Louis épouse Nicole CHAPELIN, secrétaire chez un expert-
comptable. Elle sera plus tard agent général d’assurances (elle a ouvert l’agence
ABEILLE qui existe toujours sur le boulevard Abbadie à Saint Victoret).
Le couple s’installe à Saint Victoret, dans la villa dessinée par Louis.
Naissance de Patricia en 1963 puis naissance de deux petits-fils, Bastien en 1994 et
Nicolas en 1096.
Louis a toujours mis au premier plan sa famille, puis, son travail, son village natal de
Benevise, les amis et bien sûr, pour un terrien comme lui, le jardinage presque à
L’échelle d’un professionnel.
Nous présentons nos condoléances et avons une pensée émue pour Nicole, son
épouse, Patricia sa fille et Patrick Pioch son gendre (tous deux anciens d’Airbus
Helicopters) , ses petits-fils Bastien et Nicolas.