🕊️ Hommage à mon père
Papa,
Je m’étais juré de ne pas pleurer.
Mon père ne pleurait jamais et ne supportait pas les gens qui pleuraient…
(Bon… on est tous mal barrés)
Vous connaissez tous, j’imagine que certains d’entre vous ont le même… ce genre de père qui ne montre pas ses sentiments.
Un papa né en plein milieu de la Seconde Guerre mondiale.
Un papa qui ne laissait de place qu’aux actes, pas aux mots.
Un papa qui avait toujours raison, même quand il avait tort.
Un monsieur qui vivait pour travailler.
Un monsieur qui disait ce qu’il pensait, que ça plaise ou non, que ça blesse ou pas.
Ça ne lui a pas toujours réussi d’ailleurs…
Mais au moins, pour lui, les choses étaient claires.
Alors tout d’abord merci à TOI papa…..
Merci pour certaines valeurs que tu m’as transmises :
Le travail
Le respect
L’honnêteté
La solidité
Cette force à toute épreuve…
On avait toujours l’impression que rien ne pouvait nous arriver……
(Bon……. Emy ne te remercie pas :
pour ton côté têtu
Pour cette fierté parfois un peu inutile…
et quelques autres petits défauts, qu’évidemment, tu m’as refilés en bonus.)
Merci d’avoir veillé à ce que nous ayons un toit au-dessus de nos têtes et un frigo toujours rempli…
Ça impliquait que tu partais travailler pendant des jours, des semaines, parfois des mois…
Bosser ne t’a jamais fait peur…
Merci à toutes et à tous d’être là aujourd’hui…
Certains le connaissaient bien…
D’autres un peu…
Et certains, pas du tout.
Mais aujourd’hui vous êtes là,
pour lui,
pour nous,
pour nous aider à traverser ce "super" moment.
Merci à la famille d’avoir fait le déplacement.
On pense évidemment à celles et ceux qui n’ont pas pu venir.
Merci aux amis, les nôtres, les siens.
Merci,
À TOUTES LES PERSONNES,
qui se sont occupées de lui et se sont battues pour sa santé :
les infirmières,
les kinés,
les médecins,
les assistantes sociales,
l’équipe du Foresta,
l’équipe de l’Ehpad Les Temps Bleus, où il était depuis le 3 février.
Sachez que vous n’avez pas aidé que lui : vous NOUS avez aussi aidés, merci du fond du cœur…
Je tiens particulièrement à remercier la famille d’Emy, vous l’avez toujours accueilli comme l’un des vôtres.
Merci pour ces fêtes chez Patrick et Muriel, les repas chez Henry et Jeanine,
chez Maryse,
les Noëls chez Marylène et Jean-Marc, avec ces grandes tablées qu’il aimait tant.
Merci pour les lotos (avec 452 lots)…
Merci pour les parties de boules où il nous montrait encore qu’il était largement meilleur que nous.
Et surtout,
un TRÈS GRAND MERCI aux tireurs maladroits qui rataient ses boules,
parce grâce à vous,
on avait le plaisir de l’entendre dire :
“C’est qui qui jette des pierres encore ?”, avec ce regard et ce ton moqueur qui le caractérisaient si bien.
Un immense merci à ma femme, Emy,
qui nous a aidés TOUS LES JOURS,
et malheureusement pour elle,
parfois les nuits…
Aller à la pharmacie,
chez le médecin
à l’Ehpad…
Un petit couscous ou un plat de pâtes pour faire plaisir au beau-père…
Juste un café,
histoire de rebooster un peu la belle-mère,
lui faire les ongles parce qu’elle ne pouvait même plus y aller sans que le padré se sauve……
Merci pour ta gentillesse, ta bienveillance, ta patience, ta compréhension…
Ce ne sont pas tes parents,
mais tu as accepté ce projet commun,
le projet de partager cette maison avec eux et d’accepter de vivre, au quotidien, avec sa maladie…
Car le BUT COMMUN a toujours été de s’occuper de mon père et grâce à toi,
ce projet nous a permis de le garder plusieurs années encore…
Avec ton sourire, toujours accroché aux lèvres qui lui redonnait tout de suite la pêche…
Parce que ta bonne humeur est contagieuse…
Il m’attrapait en douce et me disait :
"Oh, Elle est bien Emy"
Il était au MAX du compliment là…
Tout simplement MERCI EMY,
nous avons de la chance de t’avoir…
Et pour finir……..
Merci à sa canne de vieillesse,
son pilier,
sa femme/ma Mère, Claudine,
une Mère-veille.
Personne ne peut IMAGINER,
le QUART de ce que tu as enduré…
Mais je sais que lui mesurait la chance qu’il avait de t’avoir.
Tu as été là.
TOUT LE TEMPS.
Sans fléchir.
Souvent fatiguée,
parfois agacée…
mais tu étais là !!!
Le jour, la nuit,
au détriment de ta santé, de ton bien-être.
Tu ES,
Et tu resteras,
une épouse et une mère exemplaire.
Tu étais….
Sa femme…
Son infirmière…
Sa mère parfois…
Tu lui donnais à boire…
À manger…
Tu le changeais…
Le nettoyais…
L’habillais…
Tu continuais à lui faire les repas qu’il adorait, même quand il ne savait plus ce qu’il mangeait…
Tu mettais les émissions de télé qu’il aimait, même s’il ne les entendait plus…
MERCI !!!
Merci parce que c’est grâce à toi qu’il est resté si longtemps parmi nous.
Merci parce que c’est grâce à toi qu’il est parti serein,
parce que tu étais encore là,
avec lui,
jusqu’au bout,
en lui tenant la main.
Tu es un exemple pour nous tous.
⸻
Il est maintenant le temps de te dire au revoir Papa.
Et j’aimerais dire tout haut ce que je t’ai murmuré tout bas juste avant que tu partes :
"Tu es quand même chanceux…
Tu vas pouvoir retrouver ceux que tu aimes…:
Tes parents,
Ton petit frère,
La famille,
Certains amis…
et ma petite fille, ma princesse, Hanna…Embrasse-les bien fort de notre part…
Et prépare le terrain de boules et l’apéro.”